Ce
sous-axe permet d'apporter une dimension supplémentaire
à la réflexion générale sur les
comportements, les interactions et la production de normes en
prenant en compte le " sexe social " des acteurs,
en montrant comment se construisent les catégories du
masculin et du féminin.
La gender history pratiquée dans ce sous-axe n'est
pas enfermée dans une théorie globalisante qui
expliquerait tout, mais intégrée et confrontée
à d'autres types de relations socioculturelles. Le genre
est pris comme un critère de distinction parmi d'autres
aux côtés d'autres critères opératoires
(âge, génération, ordre, classe, condition
sociale, appartenance urbaine ou rurale, religion, parenté,
etc.). Les écarts de comportements homme/femme en effet,
ne doivent pas nécessairement être analysés
par rapport à une identité féminine et
masculine : ils peuvent relever d'autres principes de différenciation.
L'utilisation du genre permet une lecture du social en tenant
compte du discours, de sa construction (qui parle de qui ?).
Le genre devient un outil de déconstruction et permet
de dépasser l'opposition homme/femme ou masculin/féminin
; il existe des masculins, des féminins ; le corps social
s'étend sur un large spectre d'un pôle très
féminin à un pôle très masculin et,
entre les deux, il existe une grande diversité de possibles
(des genres).
Les travaux menés à l'intérieur de ce sous-axe
ont été étroitement liés durant
les années 2001-2004 à l'organisation d'un séminaire
de méthodologie pluri-périodes, à l'Université
Paris1, intitulé " Hommes, femmes, masculin, féminin.
Comment utiliser le genre en Histoire ? ", animé
par Violaine Sébillote (MC Histoire ancienne), Didier
Lett (MC Histoire médiévale), Isabelle Brian (MC
Histoire moderne) et Geneviève Verdo (MC Histoire contemporaine).
Ce séminaire et les pistes de réflexion engagées
ont débouché sur l'organisation, le 12 mai 2004,
d'une journée de l'Ecole doctorale d'Histoire de Paris1
qui a permis de faire le point historiographique sur l'histoire
du genre en France (Françoise Thébaud), de rendre
compte, au-delà de nos expériences communes, de
la façon dont chacune des périodes de l'histoire
a pu utiliser le concept de genre (Isabelle Brian, Didier Lett,
Violaine Sébillote et Geneviève Verdo) et de proposer
des interventions de spécialistes du genre : Sylvie Chaperon,
Thomas Späth, Geneviève Bührer-Thierry et Pauline
Schmitt-Pantel). L'ensemble des contributions de cette journée
sera publié dans la revue Hypothèses
en mai 2005.
Ce sous-axe a toujours privilégié comme cadre
d'étude, la famille et la parenté. C'est pourquoi,
en association avec l'axe dirigé par Régine Le
Jan, nous avons proposé de diriger deux sessions au Congrès
international de Leeds qui se tiendra les 11-14 juillet 2005
portant cette année sur Youth and Age. Elles seront
consacrées aux frères et surs (Sibling
and Interchanges). L'une s'attachera à observer,
dans les structures de la parenté et de la famille, la
relation au sein d'une même génération et/ou
d'un même groupe d'âge au moment des transferts
patrimoniaux lors des décès et des mariages. La
seconde session proposera des contributions sur les liens affectifs,
les sentiments, les émotions à l'intérieur
des fratries. Cette double approche permettra de saisir les
relations adelphiques à différents âges
de la vie (enfance, jeunesse, âge adulte
). Cette
participation collective, subventionnée par le laboratoire,
sera l'occasion pour de jeunes doctorantes (Caroline Jeanne
et Laurence Leleu) de faire connaître à l'étranger
la qualité de leurs travaux.
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