1.
Archéologie de la batellerie fluviale et lacustre
(É. Rieth)
Ce
thème est centré sur l'architecture des bateaux
fluviaux et lacustres de principe constructif "sur sole"
et de forme monoxyle-assemblée ("architecture poloyxyle")
et assemblée ("architecture composite"). Il
s'agit de mettre en évidence des "signatures architecturales"
particulières à des régions ou à
des bassins nautiques et d'étudier les caractéristiques
d'ordre structural et morphologique afin d'analyser les types
d'assemblage entre les éléments de la charpente
transversale, les procédés et les composants de
calfatage ou encore la géométrie des fonds, des
flancs, des extrémités... Si la période
médiévale est privilégiée, l'époque
moderne nous est utile à des fins de comparaison.
Les fouilles en cours (Canche, Charente) et à venir (Charente
et lac Léman notamment) sont envisagées dans une
double perspective : archéologie des techniques d'une
part, archéologie des espaces nautiques d'autre part.
Un programme de publications a été établi
dont la direction de la monographie (un volume de la collection
Archaeonautica, CNRS Editions) des seize épaves
(antiques, médiévales et modernes) du site de
bord de Saône à Lyon du Parc Saint-Georges (fouille
de l'Inrap dirigée par G. Ayala).
2.
Archéologie navale maritime (É. Rieth)
Dans
le contexte de l'architecture médiévale à
franc-bord méditerranéenne, la question de ou
des origines de l'architecture " sur membrure première
" au cours du haut Moyen Âge d'une part et de ses
développements d'autre part nous intéresse. A
la différence des recherches menées jusqu'alors
reposant sur l'analyse de la structure architecturale (principe
et procédés de construction), cette approchee
st basée sur le concept de "géométrie
des formes" et de " géométrie transversale
des formes ".
Cette recherche faisant appel aux données archéologiques,
aux sources écrites et graphiques, une attention particulière
est portée à l'étude des transferts de
techniques entre milieu fluvial et milieu maritime ainsi qu'à
l'étude des savoirs et savoir-faire particuliers aux
chantiers navals de tradition fluviale et maritime.
Un programme franco-espagnol,lancé en 2008, doit s'achever
en 2010/2011. Il est consacré à la restitution
des vestiges de l'épave du XIVe siècle du bateau
de Les Sorres X (Barcelone) dans la perspective d'exposer l'épave
remontée au Musée maritime de Barcelone. Corrélativement
à cette restitution des vestiges de la coque (direction
E. Rieth), l'épave donnera lieu à une étude
devant déboucher sur la publication d'une monographie
éditée par le Centre d'Archéologie Subaquatique
de Catalogne. Enfin, un programme d'enquêtes dans une
perspective ethno-archéologique sur la construction navale
traditionnelle en Tunisie (îles Kerkenna) a été
établi en collaboration avec le département d'histoire
de l'université de Sfax.
Les opérations de terrain liées à ces deux
thèmes ssont menées en collaboration avec le DRASSM
(ministère de la Culture) . Par ailleurs, les étudiants
en cours de master et de thèse d'archéologie (Paris
1) sont associés aux travaux de terrain. Enfin, ces recherches
bénéficient de l'appui documentaire du Musée
national de la Marine dans le cadre d'une convention liant le
LAMOP à cet établissement public.
3.
Histoire et archéologie des territoires fluviaux (V.
Serna)
Navigation
et navigabilités des petites rivières
Le
PCR " Navigation et navigabilités des petites rivières
"dirigé parVirginie Serna) étudie la matérialité
des aménagements au travers des prospections inventaires
pédestres, à gré d'eau et subaquatiques,
la collecte au sein des sources manuscrites et imprimées
des données sur leur construction (de la conception à
la réalisation et à la maintenance en passant
par la notion de chantier). Visites de rivières, sous
série F14, F10, collecte iconographique au département
des cartes et plans sont tout à tour convoquées
pour répondre à cette enquête autour du
Cher aménagée et de ses objets. A terme, un projet
de publication afin de rendre compte des données restituées
de la navigation sur le Cher du Moyen Âge jusqu'à
nos jours, de repérer des périodes d'aménagement
et de réfléchir au devenir de cette rivière
à l'heure où se met en place le schéma
d'aménagement de gestion des eaux (SAGE) du Cher.
Il est proposé, en liaison avec le LAMOP et l'association
"Hommes et Cours d'eau", d'organiser en 2009 une journée
d'étude autour du thème : Vers une écriture
nouvelle de la rivière ? Penser la rivière médiévale
autrement ?. À l'intérieur d'un Moyen Age
défini de façon large et ouvert à la période
moderne (XIe-XVIIIe siècle), il s'agit de tenter de mesurer,
au sein des ouvrages imprimés dits "techniques"
ou encyclopédiques, l'innovation ou la pérennité
des équipements liés au cours d'eau à travers
l'expression écrite et dessinée qui en est faite
(termes et planches figurées).
Enquête
archéologique : des mots aux choses
Les
indices relevés de navigabilité des petits cours
d'eau en région Centre à partir de prospections
archéologiques subaquatiques et pédestres, des
investigations dans les archives et les bibliothèques
imposent un constat : la vocation marchande et donc la navigation
se fait jour très tôt sur ces rivières que
l'administration classera pourtant au XIXe siècle comme
" non- navigables ". Il
s'agit de poursuivre l'enquête par l'étude de la
matérialité des aménagements et l'analyse
des données que nous possédons sur leur construction
(de la conception à la réalisation et à
la maintenance en passant par la notion de chantier) afin de
mieux connaître la rivière aménagée
et de ses objets. Des fouilles sont programmées sous
la direction d'E. Rieth sur les sites de l'épave EPI
de Taillebourg (Charente) et de l'épave de la Canche
(Nord).
4. Développement d'une base
de données sur l'artillerie navale (XVe-XIXe s., espace
européen) (M. Jaouen, département régional
d'archéologie subaquatique et sous-marine [DRASS])
L'enquête
porte sur les fonds d'archives et de documentation du Drassm,
le Département des recherches archéologiques subaquatiques
et sous-marines (ministère de la Culture et de la Communication)
avec lequel le LAMOP a établi une convention. Lors de
nombreuses missions en France et à l'étranger,
des pièces d'artillerie ont été inventoriées,
soit par les agents du Drassm, soit par des associations de
plongeurs bénévoles. Ces canons, souvent laissés
en place sur le fond, ont été fréquemment
photographiés et décrits sous la forme dune fiche,
plus ou moins détaillée. nous intéresse
également les fonds d'archives et les collections du
Musée National de la Marine (également en convention
avec le LAMOP) mais celles d'autres musées européens.
Une base de données est en construction.
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